LES FLEURS DU MAL, BAUDELAIRE

Programme OFFICIEL BAC 2020

La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

Le programme de la classe de première s’inscrit dans la continuité de celui de la classe de seconde. L’objectif est donc de faire comprendre aux élèves par quels changements de sensibilité et d’écriture se manifestent dans la poésie le développement du romantisme et les métamorphoses esthétiques qui lui ont succédé. Dans l’étude de l’œuvre inscrite au programme, le professeur veille à mettre en évidence la quête du sens qui s’y élabore dans l’usage spécifique que le poète fait de la langue, liant profondément ses diverses propriétés : sémantique, sonore, prosodique, visuelle. Il s’attache à étudier les ressources et les effets de l’écriture et à éclairer la composition de l’œuvre. L’étude des textes composant le parcours associé et les prolongements ou groupements complémentaires attirent l’attention des élèves sur la spécificité de l’œuvre, mais aussi sur les échos entre les textes et les œuvres, de manière à construire au fil des lectures les repères essentiels qui permettent la compréhension des mouvements esthétiques dans lesquels s’inscrit la poésie.

Corpus :

 l’œuvre et le parcours associé fixés par le programme ;

 la lecture cursive d’au moins un recueil appartenant à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme, ou d’une anthologie poétique. Une approche culturelle ou artistique ou un groupement de textes complémentaires pourront éclairer et enrichir le corpus.

Exercices d’expression orale et écrite recommandés :

 la lecture expressive, associée notamment au travail de mémorisation, en portant une attention particulière à la restitution des valeurs rythmiques et sonores du vers ;

 l’explication de texte (la méthode est laissée au choix du professeur) ;

 l’exposé sur un mouvement littéraire et/ou sur un poète ;

 le commentaire de texte ;

 la dissertation sur l’œuvre et le parcours associé ;

 l’écrit d’appropriation (association d’une image au texte et justification de cette illustration ; écriture d’invention ou d’intervention ; rédaction d’une appréciation personnelle justifiant la préférence de l’élève dans un choix de textes ou dans l’œuvre étudiée ou lue en lecture cursive ; composition d’une brève anthologie personnelle et commentaire personnel sur les textes retenus, etc.).

Pistes de prolongements artistiques et culturels, et de travail interdisciplinaire :

Le professeur trouve aisément dans les arts plastiques, la musique et l’architecture des prolongements possibles à l’étude de l’œuvre et du parcours associé. Il peut, par exemple, proposer l’étude de tableaux contemporains des poètes étudiés, ou, prenant appui sur les écrits esthétiques des poètes, analyser en relation avec eux les œuvres picturales ou musicales dont ils traitent. L’existence de grands mouvements esthétiques touchant tous les arts permet, dans le cadre de la période fixée par le programme, de faire comprendre aux élèves les relations entre les arts et d’en mettre en évidence les spécificités. Le professeur peut, dans la mesure du possible, établir des liens avec les programmes d’histoire des arts, ceux des enseignements artistiques et ceux d’histoire, et développer des études mobilisant les ressources du patrimoine, utilement complétées par l’offre numérique éducative.

 

Classe de première de la voie générale

Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

- Victor Hugo, Les Contemplations, livres I à IV / parcours : Les Mémoires d'une âme.

- Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal / parcours : Alchimie poétique : la boue et l'or.

- Guillaume Apollinaire, Alcools / parcours : Modernité poétique ?

Alchimie artistique : Magritte

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/les-enigmes-de-magritte-au-centre-pompidou_3340989.html

  • Tableau 1 : La clairvoyance, 1936 

Dans La Clairvoyance, Magritte semble évoquer la démarche qui est la sienne à partir de 1936. Il choisit de relier les mots et les images par un lien logique, « dialectique ». C’est ce qu’il nomme « les affinités électives ». Par exemple ici, on le voit peindre un oiseau, le devenir logique du modèle posé sur la table, l’oeuf.

  • Tableau 2 : Les affinités électives , 1933

« Une nuit   je m’éveillai dans une chambre où l’on avait placé une cage et son oiseau endormi. Une magnifique erreur me fit voir dans la cage l’oiseau disparu et remplacé par un oeuf. Je tenais là un nouveau secret poétique étonnant, car le choc que je ressentis était provoqué précisément par l’affinité de deux objets : la cage et l’oeuf, alors que précédemment je provoquais ce choc en faisant se rencontrer des objets sans parenté aucune. »

  • Tableau 3 : Variante de la tristesse, 1957

Dans ce tableau, une poule vient de pondre un oeuf et observe attentivement un oeuf à la coque. Une réflexion sur le début et la fin de toute chose, mais aussi pourquoi pas sur la question des origines, le fameux paradoxe de l’oeuf ou la poule

 

  • tableau 4 : oeuvre de David Vela Cervera

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Alchimie

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Définitions:

I. Brève histoire de la science alchimique : quelques éléments de contextualisation.( pour lire la suite : https://blog-passeurs-de-textes-lycee.lerobert.com/litterature-au-lycee/les-fleurs-du-mal-une-oeuvre-au-noir-charles-baudelaire-lalchimie-et-les-alchimistes-785.html)

  •     Pratiquée en Égypte alexandrine, puis dans le monde arabo-musulman à partir du Ier siècle après Jésus-Christ, l’alchimie est originellement une discipline technico-pratique, opérative, ayant pour but la transmutation des métaux vils, comme le fer et le plomb, en métaux nobles, tels l’or et l’argent. Selon Mircea Eliade, qui lui consacre plusieurs livres, en particulier Comment j’ai découvert la pierre philosophaleForgerons et alchimistes ou encore Le mythe de l’alchimie, on aurait tort, cependant, de réduire les recherches alchimiques à une proto-science, émanant de croyances irrationnelles et prélogiques. Certes, la langue française du XVIIIe siècle voit progressivement séparés les termes alchimie et chimie, jusque-là parfaitement synonymes : les sciences chimiques semblent donc peu à peu dépasser les sciences alchimiques, et proposent, à partir de Lavoisier, une description exacte des états et des transformations de la matière. Toutefois, l’alchimie ne se limite pas à une connaissance de la nature matérielle du monde. Elle possède également une dimension spirituelle, qui trouve sa source dans certains rituels initiatiques d’Inde, de Chine ou d’Orient. Les pratiques des alchimistes, à partir du Moyen Âge, sont ainsi toujours étroitement liées à une réflexion théorico-mystique, si ce n’est métaphysique, comme l’a bien montré Françoise Bornadel dans sa Philosophie de l’alchimie. Le Grand Œuvre, agent actif permettant de transmuter les métaux, mais également de guérir toutes les maladies en restituant aux corps leurs puretés originelles, porte en effet, et de manière éloquente, pour autre nom celui de « pierre philosophale ». À la fois moyen et but de la recherche, elle est un symbole d’accomplissement de soi, d’élévation et de perfection nouvelle. Chacune des étapes du parcours alchimique, à savoir l’œuvre au noir – dit nigredo, l’œuvre au blanc – l’albedo, et enfin l’œuvre au rouge – le rubedo, peut ainsi être lue comme autant de stations d’un cheminement intérieur, allant de l’impur au pur, du corps à l’âme, de l’imparfait à l’éternel. Dès lors, les grands traités alchimiques de Paracelse, Raymond Lulle ou Nicolas Flamel ne doivent pas être lus comme de simples grimoires, noircis de recettes magiques ou ésotériques. Le lecteur est invité à y découvrir une sagesse cachée, cryptée, au moyen de symboles et d’analogies. À chaque « Œuvre » se trouvent ainsi associés des éléments – comme l’eau, l’air ou le feu, des notions abstraites – la matière, la conscience ou la pensée, des astres et des divinités – Saturne, la Lune ou le Soleil, ou encore des états d’âme, en particulier la mélancolie.

  • Dès l’époque médiévale, les sciences alchimiques se présentent donc comme des études hermétiques, fondées sur un principe d’initiation à une vérité secrète, d’abord obscure, et qui ne se révèle qu’au prix d’un long travail de transformation de soi. Il est d’ailleurs essentiel de garder à l’esprit qu’Hermès Trismégiste, dont le Corpus Hermeticum fut traduit en français, à la Renaissance sous le titre de Pimandre de Mercure Trismégiste, est tenu à la fois comme le fondateur de l’alchimie et de l’hermétisme, qui lui doit son nom. La langue alchimique se présente, de ce fait, comme une langue métaphorique, régie par un principe de correspondances universelles, permettant de réduire à l’Un la multiplicité des éléments du monde naturel. Comme le souligne, à l’orée du XVIIe siècle, Robert Fludd, disciple de Paracelse : « la nature est un immense livre hermétique dont les créatures seraient les mots ».

"Le poète est celui-là qui rompt avec l'accoutumance", St John Perse

Révision sur l'exercice de la dissertation.

Méthode d'analyse d'un sujet.

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Baudelaire considère que les trois grands concepts que sont : le vrai, le bien et le beau, ne s’impliquent pas l’un l’autre. Ils peuvent se coordonner mais ils ne communiquent pas. Il dit : « C’est une invention de la philosophaillerie moderne » c’est-à-dire de programmer la confusion. Il appelle ça « l’hérésie de l’indissolubilité du vrai, du beau et du bien ». Il explique que le vrai a son domaine : la science,  que le bon à son domaine : la morale et que le beau a son domaine : l’art. Et que c’est une hérésie de penser que le beau veut communiquer avec le bien. André Guyaux

"Au lecteur", poème liminaire (p. 16)

Au Lecteur

 

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C'est l'Ennui ! L'œil chargé d'un pleur involontaire,
II rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

Anakarsis - Au Lecteur - Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal

Baudelaire, sa vie, son oeuvre, ses lecteurs

Ferré et Gainsbourg chantent Baudelaire

La Tordue A une mendiante rousse de Charles Baudelaire.wmv

A une mendiante rousse

Blanche fille aux cheveux roux,
Dont la robe par ses trous
Laisse voir la pauvreté
Et la beauté,

Pour moi, poète chétif,
Ton jeune corps maladif,
Plein de taches de rousseur,
A sa douceur.

Tu portes plus galamment
Qu'une reine de roman
Ses cothurnes de velours
Tes sabots lourds.

Au lieu d'un haillon trop court,
Qu'un superbe habit de cour
Traîne à plis bruyants et longs
Sur tes talons ;

En place de bas troués,
Que pour les yeux des roués
Sur ta jambe un poignard d'or
Reluise encor ;

Que des noeuds mal attachés
Dévoilent pour nos péchés
Tes deux beaux seins, radieux
Comme des yeux ;

Que pour te déshabiller
Tes bras se fassent prier
Et chassent à coups mutins
Les doigts lutins,

Perles de la plus belle eau,
Sonnets de maître Belleau
Par tes galants mis aux fers
Sans cesse offerts,

Valetaille de rimeurs
Te dédiant leurs primeurs
Et contemplant ton soulier
Sous l'escalier,

Maint page épris du hasard,
Maint seigneur et maint Ronsard
Épieraient pour le déduit
Ton frais réduit !

Tu compterais dans tes lits
Plus de baisers que de lis
Et rangerais sous tes lois
Plus d'un Valois !

- Cependant tu vas gueusant
Quelque vieux débris gisant
Au seuil de quelque Véfour
De carrefour ;

Tu vas lorgnant en dessous
Des bijoux de vingt-neuf sous
Dont je ne puis, oh ! pardon !
Te faire don.

Va donc ! sans autre ornement,
Parfum, perles, diamant,
Que ta maigre nudité,
Ô ma beauté !

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